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En savoir plusTrès bien ! Je suis en phase de récupération qui consiste à dormir, dormir, manger équilibré et dormir. C’est la reprise du sport aussi et je profite de ce temps en famille que je n'ai pas eu pendant deux mois. Côté travail, nous avons terminé le débriefing du Vendée Globe et apporté des modifications au bateau pour préparer la saison. Donc, il y a quand même un peu de travail !
Mon bateau était déjà très bien préparé par mon équipe, ce qui m’a permis de disposer d’un outil performant face aux conditions de mer et de vent typiques de l’Atlantique, sur lequel j’ai passé 42 des 65 jours de course. J’ai aussi bénéficié d’une part de réussite : chaque fois qu’un problème technique survenait, j’avais la pièce de rechange nécessaire à bord et je parvenais à réparer l’élément endommagé. Grâce à cela, j’ai pu arriver aux Sables-d'Olonne avec un bateau à 100 % de son potentiel, ce qui est assez rare sur une course comme le Vendée Globe.
De nature plutôt cartésienne, je me suis surpris à parler à mon bateau de temps en temps : « Allez mon petit bateau, on va se sortir de ce vent fort. Allez mon petit bateau, on va se sortir de ce vent faible. » Une véritable connexion s’installe avec lui. Après des heures, des jours, des mois passés à bord, tu connais chaque bruit, chaque vibration. Si quelque chose ne va pas, tu le ressens immédiatement. Par exemple, dans les mers du Sud, près de la zone des glaces, je devais creuser l’écart avec Yoann Richomme et parcourir plus de 1 000 km en 24h. Mais j’allais trop vite, la mer était formée, le bateau tapait énormément. Je n’aimais pas du tout cette sensation : j’avais l’impression de le malmener, de le fragiliser. Quelques jours plus tard, j’ai découvert une fissure d’1m50 dans la coque... Je l’avais senti.
J'en ai plein ! Mes stages en Optimist, petit, sur le bassin du Commerce. En classe de voile à Joliot Curie en sixième, tous les vendredis après-midi on allait naviguer sur le bassin Vauban. Je me souviens aussi des départs de la Transat Jacques Vabre, c'était un moment fort pour moi parce que j'allais admirer les bateaux sur les quais. La disparition de Paul Vatine m’a particulièrement marqué, c’était une figure locale, et j’avais même des posters de lui dans ma chambre. Je me souviens aussi des descentes en roller ou en skate avec mon cousin sur ce que l’on appelait la piste rouge, la fameuse descente de la Petite Rade qui mène à la digue de la plage. Et puis, il y avait ces moments avec mes grands-parents, quand ils m’emmenaient aux jeux de la plage ou aux jeux de l’Hôtel de Ville.
Ma maman vit toujours au Havre, alors j’y retourne de temps en temps pour lui rendre visite. Et, bien sûr, il y a les départs de la Transat Jacques Vabre (devenue la TRANSAT CAFÉ L'OR Le Havre Normandie). Chaque fois que j’arrive dans la baie du Havre avec mon bateau, c’est un moment particulier. Je revois la plage où j’allais enfant, l’endroit où j’ai appris à naviguer en 420, à régater et où j’ai acquis des compétences qui me servent encore aujourd’hui. Quand je franchis la digue, que j’ai traversée des centaines de fois, je mesure le chemin parcouru et je réalise que j’ai accompli mon rêve d’enfant.
Mes deux grands objectifs à venir sont de tenter une deuxième victoire sur la TRANSAT CAFÉ L'OR Le Havre Normandie en fin d’année, et d’aller chercher un succès sur la Route du Rhum en 2026. Rendez-vous au Havre le 26 octobre pour le départ de la Route du Café ! Je suis ravi de retrouver cette course qui me tient tant à coeur.