Réseau de chaleur Le Havre Sud

Le projet

Qu'est-ce qu'un réseau de chaleur ? 

Depuis sa création le 1^er janvier 2019, Le Havre Seine Métropole assure la compétence de distribution d'énergie et de chaleur sur son territoire, et ainsi la gestion de 3 réseaux de chaleur : Mont-Gaillard, Le Havre Sud et Gonfreville-l’Orcher. Les 3 réseaux font l’objet d’une délégation de service public.

Outil majeur de la transition énergétique retranscrit dans le Plan Climat Air Énergie Territorial (PCAET), un réseau de chaleur permet, depuis une chaufferie collective, d’acheminer jusqu’aux bâtiments de l’eau chaude produite généralement à partir d’une source d’énergies renouvelables, réduisant ainsi l’impact carbone sur son territoire.

Créé à la fin des années 1960, le réseau de distribution, long de 12 km en 2021 et aujourd’hui long de 41 km, s’étendra au total sur plus de 60 km d’ici à 2025, et quintuplera sa capacité de distribution de chaleur actuelle. Baptisé « RésOcéane », du nom de la société dédiée qui l’exploite, ce réseau couvre aujourd’hui le quartier de Caucriauville. Il s’étendra à terme vers Aplemont, Tourneville, Soquence, Graville, les quartiers sud et le centre-ville.

Les objectifs

La Communauté urbaine a souhaité se doter d’un réseau vertueux mais aussi compétitif, afin de répondre à une volonté de réduction des rejets carbone et à ses engagements environnementaux, favorisant ainsi le recours aux énergies nouvelles renouvelables et de récupération (ENR&R). 

Ces ENR&R, qui représenteront 80% de l’énergie distribuée par ce réseau, seront intégralement issues du territoire grâce au raccordement à la centrale de production de vapeur BioSynErgy, installée sur la commune de Gonfreville-l’Orcher et qui fonctionnera grâce à la valorisation de déchets biomasse de classe B (issus du bois, d’encombrants, de meubles…).

La centrale BioSynErgy

Afin d’alimenter le réseau de chaleur Le Havre Sud, une nouvelle centrale biomasse a été construite par le groupe Suez. Baptisé BioSynErgy, cet équipement d'une puissance de 43,5 MW (soit environ 20 000 chaudières murales) va notamment permettre d’alimenter le réseau de chaleur urbain avec une énergie renouvelable. 

Situé sur la zone industrialo-portuaire à Gonfreville-l'Orcher, sa mise en service a été effectuée en octobre 2023.

BioSynErgy représente un investissement de 80 millions d’euros HT pour le groupe Suez et permettra, à terme, la création de 45 emplois sur le territoire. 

Biomasse et chaleur industrielle valorisée

Cette centrale sera alimentée en bois de récupération également appelés déchets biomasse de classe B (déchets de bois, d'activités économiques, encombrants, meubles…) et en combustibles solides de récupération (CSR). Ces apports représentent 90 à 100 000 tonnes de déchets ainsi valorisés chaque année. 

Dès janvier 2025, le réseau de chaleur sera également relié aux installations industrielles de TotalÉnergies, qui viendront l'alimenter par un système de récupération d’énergie sur le processus industriel, également appelée chaleur fatale. Un échangeur de chaleur viendra récupérer la chaleur perdue, rejetée à l’air libre, sur le circuit de refroidissement de l’hydrocraqueur de distillats (DHC) pour la réinjecter dans le réseau le Havre Sud.

Ainsi, à terme, le réseau de chaleur sera alimenté par 3 sources principales : 

• 65% de la chaleur sera fournie par la centrale BioSynErgy
• 15% proviendront de la récupération de chaleur fatale industrielle
• les 20% restant seront en provenance de la chaudière gaz de Caucriauville, qui sera utilisée en appoint ou en secours

Le réseau de chaleur Le Havre Sud sera donc alimenté à 80% par des énergies renouvelables et de récupération. 

L'impact

Dédié au chauffage et à la production d’eau chaude sanitaire des immeubles collectifs et des équipements publics, le réseau de chaleur est configuré pour alimenter 37 500 équivalents-logements* en chauffage et eau chaude sanitaire, soit près de la moitié des logements havrais, contre 6 500 avant travaux. 

(*) Équivalents logements : unité de mesure, un « équivalent logement » représente la consommation d’un logement moyen, d’environ 70 m², occupé par une famille de quatre personnes. Il sert de référence commune pour exprimer les quantités de chaleur livrées, quelles que soient les caractéristiques des bâtiments desservis (logement, bureaux, hôpitaux, gymnases…).

D'importantes économies pour tous

Dans le contexte de tensions énergétiques que nous connaissons, les réseaux de chaleur de la Communauté urbaine sont à la fois vertueux et compétitifs. L'énergie alimentant le réseau de chaleur étant à la fois produite de façon locale et renouvelable, elle sera synonyme d'une réduction des dépenses énergétiques dans la durée pour les ménages et équipements concernés, en comparaison avec les autres énergies existantes. 

Santé des habitants, et de la planète

Se substituant à l’utilisation de chaufferies dans les immeubles raccordés, le réseau de chaleur ne nécessite aucun changement de matériel dans les logements et supprime les émissions locales de fumées. Une fois achevé, le réseau permettra de diviser par 5 les rejets de dioxyde de carbone par rapport au chauffage gaz et par 7 pour le fioul, soit à terme 51 000 tonnes de CO2 évitées chaque année, l’équivalent des émissions de 24 000 véhicules en circulation faisant 15 000 km/an. 

Autonomie du territoire 

Le bois et la chaleur industrielle valorisés offrent à la fois des prix plus stables que ceux des énergies fossiles, mais aussi une sécurité d’approvisionnement reposant sur une filière locale ou de proximité. 

Foire aux questions