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Camille Barnaud, directrice du Volcan Mickaël Liblin

Camille Barnaud

Directrice du Volcan, Scène nationale du Havre

Le Volcan doit rayonner sur son territoire et bien au-delà.

Camille Barnaud, nouvelle directrice de la Scène nationale du Havre, met en place un projet artistique ouvert à de nouveaux publics, de nouvelles formes et à l’implication des spectateurs.

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Vous prenez la direction du Volcan après avoir exercé des fonctions artistiques à Paris, Valenciennes, Orléans ou encore Cuba. Comment voyiez-vous notre territoire ?

Je connaissais Étretat mais n’étais venue qu’une fois au Havre, ville que j’avais trouvée formidable. La présence de la mer, d’une lumière qui me rappelle celle de La Havane, et de nombreuses institutions culturelles m’ont convaincue de rejoindre ce territoire riche, ouvert, accessible.

Comment ces caractéristiques orientent-elles votre projet ?

J’ai effectivement envie de développer un projet à la fois ancré sur ce territoire et capable de tisser des liens avec un extérieur qui peut être régional, national ou international. L’ouverture se jouera également vers des pratiques artistiques, comme la littérature ou le cinéma, mais aussi vers d’autres champs comme le sport, par exemple. La présence de nombreux acteurs associatifs rend cette intention possible. Je propose donc une évolution, tout en m’appuyant sur le travail de mon prédécesseur.

Des rendez-vous comme le festival jeune public Ad Hoc restent-ils d’actualité ?

Bien sûr. Il s’appuie sur une programmation de créations de qualité diffusée dans plusieurs communes à travers la Communauté urbaine. Décentralisé et itinérant, ce festival correspond pleinement à mon envie d’innover dans les formats de spectacle et en matière de lien entre la scène et le public. Je souhaite d’ailleurs prolonger Ad Hoc par une ouverture au public des collégiens et lycéens, particulièrement touché par les récentes restrictions sanitaires. Il faut transformer l’essai en aidant les adolescents dans leur prise d’autonomie comme spectateurs du spectacle vivant.

Quelle sera la place de la création dans votre projet ?

Elle sera primordiale. Au-delà du rôle de la Scène nationale en matière de coproduction de spectacles et de soutien à la création, je souhaite encourager des projets qui explorent de nouveaux liens entre les artistes et les spectateurs, entre la scène et la salle, par exemple via la création hors les murs ou l’usage d’outils interactifs numériques. L’innovation, c’est aussi intégrer notre projet à de nouveaux réseaux, s’ouvrir à d’autres expertises, travailler en partenariat avec des théâtres, des festivals, dans un souci de dialogue interculturel au sens large.

Le Volcan peut-il y gagner en visibilité ?

J’en suis convaincue. Tant en visibilité vis-à-vis des publics qu’en matière de rayonnement local et jusqu’à l’international. J’ambitionne d’ailleurs un nouveau temps fort dédié à la création innovante, sous forme d’un parcours sur le territoire, permettant au public ainsi qu’aux artistes, journalistes et professionnels du spectacle de découvrir à la fois des spectacles, des expositions et des sites remarquables. Les croisements entre pratiques, projets et enjeux seront fertiles !

Cet article a initialement été publié dans le magazine Territoire