Quel regard portez-vous sur ce qu’est devenu Un Été Au Havre ?
Un Été Au Havre devait initialement célébrer les 500 ans du Havre. C’est devenu un parcours artistique dans l’espace public, avec des œuvres pérennes qui transforment l’ambiance du territoire et, à coup sûr, la vision que les Havrais ont de leur ville. L’art a cette capacité à changer un état d’esprit, à accroître le plaisir de vivre ici, en influant sur d’autres domaines.
Vous connaissiez peu le territoire avant 2017. Comment aviez-vous envisagé votre mission ?
Je connaissais les alentours du Havre, dont Étretat. La découverte du Havre, par le prisme de son architecture classée et enivrante, a été une force motrice. Cette ville en impose, à la fois ouverte, dessinée, contrastée et qui semble très grande.
L’enjeu de ma direction artistique était de partager cette fascination avec les artistes invités et le public. Les espaces, perspectives et monuments nous transportent. Un Été au Havre propose de les interpréter.
Cette audace aboutit chaque année à des œuvres qui redéfinissent le lien entre la ville et ses habitants. Je salue ici la volonté politique municipale de prendre des risques, car le public accepte seulement d’être dérangé dans l’espace public si c’est en bien.
L’adhésion des Havrais, et des visiteurs, est au rendez-vous. Comment se présente cette nouvelle édition, particulière puisqu’elle signe la fin de votre intervention ?
J’avais à cœur de compléter l’installation d’œuvres pérennes à travers la ville. Les parcours de visite imaginés dans le cadre d’Un Été Au Havre jalonnent les lieux les plus intéressants de la ville, basse comme haute. Trois nouvelles œuvres pérennes voient donc le jour pour renforcer l’image généreuse et audacieuse de cette ville qui m’a étonné et séduit : des mobiliers en mosaïques à Saint-François par Emma Biggs ; un totem géant inspiré des arbres de la place Saint-Vincent par Izumi Kato ; une petite fille girouette sur la maison de l’écluse du bassin du Roi par Klara Kristalova, allusion à la thématique du vent qui sera celle de l’exposition du MuMa. Car Un Été au Havre, ce sont aussi des expositions : au MuMa, au Portique et au Tetris. Une fête de clôture, en fin de soirée du 17 juin, permettra au public de découvrir l’ensemble des œuvres éclairées et au son de fanfares de plusieurs continents. Un beau symbole pour un territoire ouvert sur le monde.
Et après 2022 ?
Je reviendrai visiter les prochaines éditions d’Un Été Au Havre pour continuer à me faire transporter par cette ville riche en sensations fortes.