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45 000 km les attendent à travers les océans atlantique, pacifique, et indien avec un objectif : battre le record établi en 2017 par Armel Le Cléac’h, 74 jours et 3 heures. Lors de la dernière édition, en 2021, le navigateur havrais Charlie Dalin franchissait la ligne d’arrivée en tête pour sa première participation. Il se classera finalement 2e , à 2h30 du vainqueur Yannick Bestaven qui bénéficiait d’une compensation pour sa participation aux recherches de Kevin Escoffier, victime d’une importante voie d’eau.
Fort de son récent succès sur la course New York – Vendée à la barre de son nouveau bateau Imoca MACIF Santé Prévoyance, Charlie Dalin, ambassadeur de la communauté urbaine Le Havre Seine Metropole, partage avec nous ses impressions d’avant-course.
Franchement, je ne pense pas du tout à ça, aux histoires de favori et de classement. Le classement, ce sera à la fin. C’est le dénouement de la course et elle n’est pas encore partie. Je suis vraiment concentré sur ce qu’il me reste à faire jusqu’au départ et ce que je devrais faire ensuite sur l’eau. Le dénouement, je n’y pense pas du tout.
Je suis passionnée de voile depuis que je suis petit et ce que je préfère dans la voile, c’est la course au large, et dans la course au large, c’est la course en solitaire ! Donc avec le Vendée Globe, je ne pouvais pas être mieux servi. C’est la course la plus longue, elle passe par des endroits mythiques, les 40es, les 50es, elle traverse l’océan Indien, le pacifique, passe le cap Horn, le cap de Bonne Espérance, le cap Leeuwin.
La première fois que j’ai suivi le Vendée Globe, c’était en 1996, j’avais 12 ans et ça m’a toujours fait rêver, même si à l’époque je ne m’imaginais pas le faire à mon tour. C’est venu un peu plus tard. C’est vraiment la course la plus longue, la plus dure et avec des bateaux de haute technologie.
Oui, mais j’ai entendu un marin dire que la comparaison n’est pas si bonne que ça, il y a beaucoup moins de monde qui fait le Vendée Globe que l’ascension de l’Everest !
L’analogie avec l’alpinisme marche toutefois plutôt bien : c’est un milieu où se sent petit et où on est à la merci des éléments. Il faut réussir à composer avec la nature, dans un milieu qui n’est pas vraiment fait pour l’homme.
J’ai pu faire 2 transats en solitaire en présaison avec l’Imoca MACIF Santé Prévoyance, entre la France et les États-Unis. C’est un bateau spécifiquement fait pour le Vendée Globe 2024. Cela fait plus de 3 ans que la conception du bateau a commencé, plus de 3 ans qu’on prépare cette course.
À chaque fois qu’on a pris une décision sur le design de ce bateau, c’était en pensant au Vendée Globe, en fonction de ce qui serait le mieux pour la course. C’est l’aboutissement de plusieurs années de travail. Je me suis beaucoup servi de mon expérience sur l’édition 2020 dans les choix qui ont été fait.
Ce qui est passionnant sur ce circuit des Imoca, les bateaux du Vendée Globe, c’est qu’on utilise tous les mêmes règles pour concevoir nos bateaux. La concurrence est très relevée avec des skippers et des bateaux très performants en face, ça va être une belle bagarre autour de la planète.
Le Havre, c’est là où j’ai appris à régater. Toutes mes années en 420 ce sont passées au Havre. J’y ai grandi. Et si je fais de la course au large aujourd’hui, la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre y est sûrement pour quelque chose. J’allais sur les pontons admirer les bateaux en sortant du collège Joliot Curie, situé tout près des bassins. Je suis fier de porter haut les couleurs de la Communauté urbaine sur les océans du monde.
Il y a beaucoup de gens qui me suivent au Havre et ça fait toujours chaud au cœur d’être autant soutenu par les habitants de ma ville. C’est vrai qu’à chaque fois c’est génial de revenir ici. Bien sûr, je serai avec le bateau, au Havre, en fin d’année 2025 après le Vendée Globe, pour la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre.
Je suis content d’avoir cru en mes rêves, d’avoir suivi cette passion. C’est vrai que j’ai eu un parcours un peu atypique mais s’il y avait quelqu’un qui était venu me voir après une navigation sur le bassin du commerce pour me dire qu’un jour je ferai le Vendée Globe, je ne l’aurais pas cru !
C’est un long chemin parcouru mais je suis vraiment content de me dire tous les jours que mon métier c’est ma passion. Surtout que je viens d’une famille de terriens, il n’y avait pas grand-chose qui me disposait à devenir navigateur. Tous les enfants qui sont passionnés par quelque chose doivent y croire. Ma mère me disait tout le temps quand j’étais petit « quand on veut, on peut » !
Il ne faut pas hésiter à sortir des sentiers battus. Quand on pense que ce n’est pas possible, il faut persévérer, croire en ses rêves et s’engager à fond et comme ça, on peut y arriver.