Philippe Baudouin
Membre de la Société Astronomique du Havre
"Au plaisir d’observer et de faire des images s’ajoutent l’ambiance associative, l’aspect bricolage et l’apprentissage permanent aux côtés d’amateurs de tous âges."
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Des éruptions solaires, des anneaux de toutes tailles, l’intimité de l’astre lunaire… et même des étoiles en plein jour ! Une visite à l’observatoire de la Société Astronomique du Havre (SAH), c’est déjà un petit pas vers le ciel et un grand pas vers une probable passion. Il en fallut même moins à Philippe Baudouin pour en faire le centre de son monde.
« En 1973, un voisin m’initie à l’utilisation de sa lunette après avoir pris contact avec la SAH qui venait d’être créée en octobre 1971 », se souvient notre astronome. Une présentation sur cette science par les cofondateurs de l’association le convainc de les rejoindre. La mise à disposition d’un terrain à Saint-Martin-du-Bec en 1972, promesse de voir émerger leur projet d’observatoire, réclamait alors toutes les bonnes volontés, et les compétences d’électromécanicien de Philippe furent rapidement mises à contribution.
« En 1974, j’ai beaucoup appris moi-même en démontant, dans le quartier de Sainte-Cécile, et en remontant sur notre terrain une ancienne église réformée en bois, laissée par les soldats américains, encore aujourd’hui local de l’association », précise Philippe. De 1975 à 1983, la réalisation de la coupole en fibre de verre et résine est un véritable exploit, grâce aux seules cotisations (et à l’implication) des adhérents. La fabrication maison du télescope de 410 mm, puis son installation, sonne le démarrage d’une nouvelle ère d’exploration et de vulgarisation auprès du public.
De plus en plus perfectionné
Si les premiers tirages sont argentiques, l’investissement dans une caméra CCD autorise une meilleure capture d’image dès 1994 : comètes, galaxies, Lune, éclipse de soleil se révèlent ! Les talents d’automaticien et d’informaticien de Philippe permettent d’ailleurs d’accompagner l’évolution technologique des outils d’observation.
Après cinquante ans de présence, sa passion ne semble pas près de s’éteindre. « Au plaisir d’observer et de faire des images s’ajoutent l’ambiance associative, l’aspect bricolage et l’apprentissage permanent aux côtés d’amateurs de tous âges », confirme le retraité très actif.
Si l’astronomie est une passion individuelle, le partage entre astronomes reste source d’émotions, et même de voyages pour des observations sous des cieux exotiques. « À Saint-Martin-du-Bec, nous bénéficions d’un terrain à l’abri des pollutions lumineuses, idéal pour accueillir le public et lui faire découvrir l’espace », complète Philippe, toujours partant pour présenter la SAH et l’astronomie lors des Nuits des Étoiles ou autres Fêtes de la Science.
Cet article a initialement été publié dans le magazine Territoire
Territoire n°13 - Hiver 2022-2023
Publié le 30 Nov 2022 / PDF - 2.61 Mo