Membre de diverses associations locales, cet ancien professeur passionné d’histoire locale, vit dans le village de La Cerlangue. Il aime ce territoire** « conflictuel et fragile » peuplé par des gens de terre et de mer. Estuaire du haut (le monde ancien), estuaire du bas (le monde moderne)… Suivez notre guide, passionnant trait d’union entre ces deux mondes !
Étape 1 - Lecture du paysage
Nous voici sur le plateau calcaire au sommet de la falaise pour lire ce paysage maritime et fluvial grandiose traversé par le canal de Tancarville et par les anciens méandres de la Seine. À gauche/à l’Est le Pont de Tancarville qui fête ses 60 ans, le marais de Cressenval au centre (zone protégée au titre de la réserve naturelle). À droite/à l’Ouest la zone industrialo-portuaire qui s’étend jusqu’à Port 2000. Sur le plateau, des paysans ont conservé leurs terres, à l’image de l’ancienne ferme estuarienne de Jacques Duboc qui faisait partie du fief de Bacqueville (Saint-Vigor-d’Ymonville), où cohabitaient deux manoirs, très belles demeures des XVIème et XVIIème siècles.
Étape 2 - Un territoire traversé par l'histoire
Via des vallons boisés et des villages dont les noms datent des incursions vikings (aux Xème et XIème siècles), retour sur le plateau pour remonter un peu plus dans l’histoire et découvrir le camp dit “de César” à Sandouville dont les levées de terre constituent les vestiges les plus apparents d’une ancienne ville fortifiée. Nouvel arrêt sur images au belvédère du Vachat (Sandouville) pour apprécier sa vue panoramique et la beauté de la lumière estuarienne de la Seine, inspiratrice des impressionnistes.
Étape 3 - Sur les traces de Guillaume Le Conquérant
Via la cimenterie Lafarge et son immense carrière désormais inexploitée, cap dans un paysage à l’habitat dispersé vers deux églises romanes, grands témoins de la présence des Normands ; celle de Saint-Vigor-d’Ymonville avec ses graffitis marins et son clocher en bâtière rappelant la Basse-Normandie. Et celle de Saint-Jean-d’Abbetot, un des joyaux du Val de Seine mentionnée dans une charte de Guillaume le Bâtard, futur Guillaume Le Conquérant et roi d’Angleterre (1027/1087). Sa crypte, qui aurait abrité les reliques d’un Saint-Jean, est connue aussi pour ses belles peintures murales.
Étape 4 - Le Marais : entre solide et liquide
Créée en 1932 pour remonter à cheval le foin du marais, la Côte Neuve (route en lacets) plonge vers l’appontement de l’ancien bac à touage de Cressenval. Un des quatre passages d’eau qui permettaient aux agriculteurs et aux chasseurs de traverser le canal. Passant devant plusieurs sources d’eau en pied de falaise débouchant à la sortie des vallons, retour sur la Route du bas, vers la dernière ferme estuarienne où dix neuf cigognes ont choisi de nicher.
De l’autre côté du Pont de Cressenval, l’amoureux de la nature ne manquera pas d’emprunter un petit chemin verdoyant pour se promener vers les anciennes cressonnières du Val des Fontaines. À travers les branchages, il admirera le tableau aux riches nuances de vert composé par les lentilles d’eau tapissant la surface des eaux stagnantes.
* Son dernier ouvrage : Foires et marchés du pays de Caux, Rouen, Éditions des Falaises, 2018
** Carte IGN 1811OT - Pont-Audemer/Tancarville/Pnr des Boucles de la Seine Normande
Patrick Lebourgeois
INFOS PRATIQUES
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