D'un olympique à l'autre...
Cela fait quelques temps que je n'ai pas donné de nouvelles, mais l’après JO de Paris et le lancement de nouveaux projets m'ont pris beaucoup d’énergie.
Cette période post-olympique est toujours difficile à gérer. On a un objectif en tête pendant 4 ans, une équipe bien calée autour de nous, et d’un seul coup c’est le vide. Il faut tout reconstruire, retrouver ses repères. Au sein de la fédération même, les entraîneurs ne savent pas quel rôle ils auront sur l’olympiade à venir, nous ne savons pas comment nous seront aidés… Tout un équilibre à retrouver !
L’approche des Jeux crée une émulation incroyable, à chaque fois, et encore plus avec les jeux à la maison. Dans la dernière ligne droite tout le monde veut vous aider, vous supporter, et après ça c’est souvent bien plus dur. À nous de rester solides, ne pas nous « enflammer » juste avant l'échéance, et ne pas sombrer juste après… Garder un état d’esprit stable, pas trop haut ni trop bas, c’est notre métier au quotidien.
Cette fois-ci c’est un nouveau projet olympique qui m’a permis de garder les pieds sur terre et de me relancer un objectif fort. En septembre, on a donc essayé de mettre en place ce défi, parlé avec la fédération, acheté du matériel, planifié les mois à venir… Et en octobre, action.
On y est, on se lance en 49er (FortyNiner) avec Jean-Baptiste Bernaz. Objectif LA 2028, projet ambitieux car nous sommes tous les deux nouveaux dans la discipline. Nos points forts sont notre expérience et notre gabarit. Tous les deux champions du monde dans notre discipline respective, JB a cinq JO en laser à son actif, et moi 3 en 470. En revanche nous avons tout à apprendre techniquement sur ce nouveau bateau, puissant, instable, très technique. D’autres ont réussi ce défi, mais il est de taille…
En octobre et en novembre nous avons navigué 48 jours sur ce nouveau support. Presque tous les jours. La charge d’entraînement a été importante et hyper riche. Nous nous sommes entourés des meilleurs pour naviguer avec nous, chacun sur un bateau avec un « expert » à nos côtés pour progresser individuellement avant de nous retrouver plus tard. Ce cheminement n’a jamais été fait auparavant et on pense que c’est une bonne manière d’apprendre vite sans abîmer notre relation. Les première navigations peuvent être risquées, la traumatologie sur ce support est importante. Naviguer avec des experts nous a permis d’avancer vite et en sécurité !