Sport de haut niveau

Jérémie Mion - Épisode 15 - Janvier 2025

Après sa participation au Jeux de Paris 2024 en duo avec Camille Lecointre, notre ambassadeur sportif est de retour en solo pour la reprise des entraînements avec en ligne de mire un nouvel objectif : Los Angeles 2028.

Un grand bonjour aux équipes de la métropole !

Il n'est pas trop tard, on est toujours en janvier… Il est grand temps de vous souhaiter une excellente année 2025 !

 

D'un olympique à l'autre...

Cela fait quelques temps que je n'ai pas donné de nouvelles, mais l’après JO de Paris et le lancement de nouveaux projets m'ont pris beaucoup d’énergie.

Cette période post-olympique est toujours difficile à gérer. On a un objectif en tête pendant 4 ans, une équipe bien calée autour de nous, et d’un seul coup c’est le vide. Il faut tout reconstruire, retrouver ses repères. Au sein de la fédération même, les entraîneurs ne savent pas quel rôle ils auront sur l’olympiade à venir, nous ne savons pas comment nous seront aidés… Tout un équilibre à retrouver !

L’approche des Jeux crée une émulation incroyable, à chaque fois, et encore plus avec les jeux à la maison. Dans la dernière ligne droite tout le monde veut vous aider, vous supporter, et après ça c’est souvent bien plus dur. À nous de rester solides, ne pas nous « enflammer » juste avant l'échéance, et ne pas sombrer juste après… Garder un état d’esprit stable, pas trop haut ni trop bas, c’est notre métier au quotidien. 

Cette fois-ci c’est un nouveau projet olympique qui m’a permis de garder les pieds sur terre et de me relancer un objectif fort. En septembre, on a donc essayé de mettre en place ce défi, parlé avec la fédération, acheté du matériel, planifié les mois à venir… Et en octobre, action.

On y est, on se lance en 49er (FortyNiner) avec Jean-Baptiste Bernaz. Objectif LA 2028, projet ambitieux car nous sommes tous les deux nouveaux dans la discipline. Nos points forts sont notre expérience et notre gabarit. Tous les deux champions du monde dans notre discipline respective, JB a cinq JO en laser à son actif, et moi 3 en 470. En revanche nous avons tout à apprendre techniquement sur ce nouveau bateau, puissant, instable, très technique. D’autres ont réussi ce défi, mais il est de taille…

En octobre et en novembre nous avons navigué 48 jours sur ce nouveau support. Presque tous les jours. La charge d’entraînement a été importante et hyper riche. Nous nous sommes entourés des meilleurs pour naviguer avec nous, chacun sur un bateau avec un « expert » à nos côtés pour progresser individuellement avant de nous retrouver plus tard. Ce cheminement n’a jamais été fait auparavant et on pense que c’est une bonne manière d’apprendre vite sans abîmer notre relation. Les première navigations peuvent être risquées, la traumatologie sur ce support est importante. Naviguer avec des experts nous a permis d’avancer vite et en sécurité !

 

Et de nouveaux projets

Après ces deux mois, le travail a été dégrossi. Pas de blessure, du plaisir en barre, des années que nous n’avions pas ressenti cette énergie, naviguer, apprendre des nouveaux gestes, aller vite sur l’eau avec ce nouveau bateau…

Jean-Baptiste avait un projet sur un autre bateau en Nouvelle-Zélande avec un championnat du monde début janvier.  Le mois de décembre a donc été important pour moi pour continuer et mettre en place ma préparation physique, continuer les navigations avec d’autres équipiers et préparer l’année à venir. 

En janvier j’ai pu sauter sur un bateau normand sur une étape du World Tour en Match Racing à Macao, et nous voilà mi-janvier à Marseille : début de notre première saison en 49er, ma première reprise sur le support…

On s’ennuyait un peu... ! ^^  Alors Franck Cammas nous a contacté en novembre pour nous parler d’un projet qu’il voulait monter avec nous : Sailing Generation. L’idée du projet est de monter une sorte d’écurie qui réunirait la course au large, l’olympisme, l’offshore et l’inshore. De trouver des partenaires ensemble pour vivre ces différents projets dans une même dynamique, de créer des passerelles entre ces milieux et de partager nos expériences.

Le projet 49er nous demande un budget beaucoup plus important, le support est cher, nous avons tout à construire au niveau matériel et nous devons nous entourer au mieux pour progresser vite. Le temps en dehors de la navigation est donc porté vers la recherche de partenaires pour cette nouvelle aventure, et le lier au projet Vendée Globe 2028 de Franck Cammas est une belle opportunité pour attirer du monde et mieux faire rayonner nos différents milieux !

Voilà où nous en sommes. L’énergie est toujours là, les souvenirs de l’olympiade de Paris 2024 sont gravés dans nos mémoires, et l’envie de vivre d’autres exploits est plus que présente.

Merci pour le soutien de ces dernières années, et au plaisir de pouvoir continuer ces aventures avec vous.

Au fait, je serai au Havre le 10 février !