Cycle de l'eau

Petit Cycle de l'Eau : eau potable et assainissement

Quoi de plus simple qu’ouvrir son robinet quand on a besoin d’eau ? Pour se désaltérer, cuisiner, faire la vaisselle ou encore se laver, le geste quotidien exercé par chacun est devenu anodin. Et pourtant, pour que ce geste s’accomplisse, bien des étapes sont nécessaires. Le Havre Seine Métropole veille au cycle de l’eau : production, distribution, exploitation des réseaux, transport et traitement des eaux usées, sans oublier les opérations qui concourent à prévenir tout débordement en cas de fortes précipitations. Rigoureuse, la gestion de l’eau sur le territoire de la communauté urbaine ne coule pas de source.

L'eau potable : de la source au robinet

Le territoire de la Communauté urbaine fait partie intégrante du plateau qui structure l’ensemble de La Pointe de Caux. L’eau pluviale s’infiltre par les fissures à travers la craie de ce plateau d’une altitude moyenne de 100 m. Cette eau contribue alors à l’alimentation de la nappe phréatique qui forme un véritable réservoir naturel au sein de la roche. C’est cette eau que nous consommons. L’encaissement des vallées dans le plateau permet le recoupement de cette nappe, donnant naissance à des sources qui servent à l’alimentation en eau potable de nos communes en complément des forages de captage de la nappe souterraine.

Quelques chiffres sur l'eau potable

  • 140 780 abonnés eau potable

  • 12 points de production d’eau potable

  • 22 000 000 de m3 d’eau produits

  • 1 972 km de réseaux d’eau potable

Les captages sont situés à différents endroits stratégiques du territoire, là où la forte fissuration de la craie permet de pomper l’eau en quantité suffisante : Saint-Laurent-de-Brèvedent, Saint-Martin-du-Bec, Yport ou Radicatel, par exemple. Leurs bassins d’alimentation peuvent être très étendus (plusieurs centaines de km²) et les surfaces concernées sont majoritairement cultivées : il faut donc veiller à préserver ces captages en conciliant qualité des eaux qui s'infiltrent et activité agricole. C’est pourquoi la protection de la ressource en eau est un enjeu majeur pour la Communauté urbaine qui réalise ainsi des aménagements pour contribuer à la protection de l’eau, freiner les écoulements et capter une partie des polluants avant même que l’eau ne s’infiltre dans le plateau crayeux.

Cette action préventive est complétée par les mesures de traitement opérées dans les stations de captage avant distribution aux usagers. Une première étape consiste à éliminer les particules en suspension, les micropolluants, ainsi que toutes matières qui troublent l’eau, notamment après des périodes pluvieuses. Une désinfection vient parfaire la dépollution et prévenir le risque de contamination microbiologique de l’eau lors de son transport en réseau.

L'eau rendue propre à la consommation est acheminée par un vaste réseau raccordé à des réservoirs répartis sur l'ensemble du territoire. Ils permettent de maîtriser la pression.

 

 

Les eaux usées et pluviales urbaines : collecte et dépollution

En milieu urbain, une fois l'eau utilisée pour les usages domestiques ou industriels, elle est collectée dans des réseaux d'assainissement pour être acheminée vers la station d'épuration et subir un traitement. Le réseau d'assainissement s'est ainsi développé au fur et à mesure de l'urbanisation de l'agglomération. Historiquement répondant à une préoccupation hygiéniste, les premiers collecteurs posés sur le territoire du Havre en briques datent du 19e siècle. Ils sont ainsi de grande taille pour les collecteurs structurants, permettant ainsi un entretien manuel par les égoutiers. Comme cela se pratiquait dans la plupart des grandes villes, ces réseaux sont unitaires. C'est encore le cas pour 90 % du territoire du Havre et de Sainte-Adresse, et une partie d’Étretat, de Criquetot et d’Harfleur.

Avec le développement de l'urbanisation, les nouvelles zones ont en revanche été desservies en réseau séparatif. Cette forte proportion de réseau unitaire permet d'acheminer la majeure partie des eaux usées et des eaux pluviales vers un traitement, mais en contrepartie elle est la source d'inondations par saturation du réseau lors de phénomènes pluvieux importants. C'est pourquoi un important programme d'aménagements sur le réseau d'assainissement a été réalisé, afin de stocker cette eau excédentaire pendant la pluie et la restituer une fois la pluie passée pour qu'elle soit traitée en station d'épuration. Ceci est réalisé avec la mise en place de bassins de stockage/restitution majoritairement enterrés.

L’eau collectée est acheminée vers l’une des 28 stations d’épuration du territoire où elle subit un traitement. Les boues d’épuration sont incinérées pour la majorité d’entre elles, ou font l’objet d’un épandage agricole pour les plus petites installations de traitement.

Quelques chiffres sur l'assainissement

  • 133 716 abonnés assainissement

  • 1 098 km de réseau d'eaux usées

  • 22 installations de traitement des eaux

  • 249 postes de relèvement

Exemple : la station d'épuration EDELWEISS

La station d'épuration EDELWEISS au Havre collecte les eaux de 15 communes de l'agglomération et de 5 communes limitrophes. Elle est l'un des 4 ouvrages de traitement du territoire. D'une capacité de 322 000 équivalents-habitants, elle a la particularité de disposer d'une filière pour traiter les eaux de temps sec et d'une filière complémentaire pour les effluents de temps de pluie. Avec ces deux filières, elle permet ainsi d'épurer près de 99 % des eaux collectées sur le territoire de l'agglomération. Totalement couverte pour limiter les nuisances olfactives, elle produit des boues qui sont incinérées sur le site. Enfin, ses normes de rejet répondent aux exigences européennes et sont particulièrement sévères notamment vis-à-vis des paramètres azote et phosphore responsable de l'eutrophisation des eaux. Ainsi l'eau restituée au milieu naturel, en l'occurrence un des bassins portuaires, participe à la reconquête du bon état chimique et écologique de l'estuaire de la Seine.

Glossaire

Nappe phréatique : La nappe phréatique est constituée d’eaux souterraines situées à faible profondeur, remplissant complètement les interstices d’un terrain poreux et perméable appelé l’aquifère. Sur notre territoire, celle-ci est appelée nappe de la craie du nom de la roche constituant l’aquifère.

Matières en suspension : Sable, limons, plancton.

Réseau unitaire : Réseau d'assainissement dans lequel sont collectées les eaux usées et les eaux pluviales.

Réseau séparatif : Réseau d'assainissement collectant séparément les eaux usées et les eaux pluviales.

Équivalent- habitant : Unité de mesure qui permet de définir la capacité d'une station d'épuration. Elle est basée sur la pollution moyenne journalière générée par un habitant.